Congres de l’association de gynécologie obstétrique du Burundi : Les directives de l’OMS au cœur des débats pour la réduction de la mortalité maternelle et néonatale

Congres de l’association de gynécologie obstétrique du Burundi : Les directives de l’OMS au cœur des débats pour la réduction de la mortalité maternelle et néonatale

Du 09 au 10 Novembre 2021, les membres de l’AGOB, Association de gynécologie obstétrique du Burundi étaient en congrès à l’Hôtel Royal Palace de Bujumbura. Placé sous le thème de « La Dissémination des Directives de l’OMS dans une approche de l’Amélioration de la Qualité des soins pour la réduction de la mortalité maternelle et néonatale », ce congrès, appuyé financièrement et technique par l’OMS, avait pour objectif de renforcer les connaissances et les pratiques du personnel soignant dans la prise en charge des grandes complications obstétricales et néonatales avec la prise en compte rigoureuse des directives de l’Organisation Mondiale de la Santé en la matière.

Ainsi, pendant les deux jours d’assises, les participants, pour la plupart des cadres du MSPLS,des médecins gynécologues, pédiatres, des infirmiers, des sages-femmes et des étudiants en médecine, se sont familiarisés avec les recommandations de l’OMS en matière de SRM (Santé Reproductive et Maternelle) mises à jour entre 2018 et 2021 avec les principaux intervenants en SRMNIA. Ils ont également eu à échanger sur la surveillance des décès maternels, périnatals et Riposte (SDMPR) et sur le mentorat clinique en SONU en cours au Burundi.

Ce congrès vient à point nommé, car, comme l’a si bien souligné l’Assistant de la Ministre de la santé publique, Dr Onesphore NZIGIRABARYA, « la santé maternelle reste une préoccupation majeure du fait que la mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvénile demeure très élevée par rapport aux cibles fixées par les Objectifs de Développement Durable (ODD) avec un ratio de 334 décès maternel pour 100.000 naissances vivantes (NV), un taux de mortalité néonatale de 23 pour 1000 NV et celui de la mortalité infanto-juvénile de 78 pour 1000 NV (EDSB III 2026-2017) ». « Ces taux de décès élevés, a expliqué l’assistant de la Ministre de la santé, sont enregistrés suite aux complications liées à la grossesse, à l’accouchement, celles liées au post-partum mais également à un très faible recours à la contraception. A cela s’ajoute la qualité de l’offre des services fournis par les prestataires sanitaires vis-à-vis des sollicitations des patientes enceintes prêtes à accoucher », a indiqué Dr NZIGIRABARYA.
Il a estimé, en outre, que beaucoup d’études ont clairement démontré que seuls les systèmes de santé offrant les services de Soins Obstétricaux et Néo natals d’Urgence de haute qualité auront un impact net sur la mortalité maternelle et néonatale. 

Dans le même ordre d’idées, les statistiques collectées par l'OMS indiquent qu’environ 830 femmes meurent chaque jour dans le monde du fait de complications liées à la grossesse ou à l’accouchement. Et la moitié des 99% de ces décès se produisent en Afrique subsaharienne.
C’est certainement fort de ce résultat peu élogieux que les membres de l’AGOB, ont choisi de se pencher sérieusement sur une approche novatrice comme celle de l’OMS pour œuvrer à l’amélioration de la qualité des soins afin de freiner la mortalité de la mère et de l’enfant.

A l’issue d’enrichissantes présentations et d’échanges pertinents, animés par d’experts burundais de renom, la rencontre de deux jours a été sanctionnée par de nombreuses recommandations dont, entre autres :

  • Développer le plan de dissémination des directives de l’OMS à tous les niveaux en impliquant les sociétés savantes ;
  • Elaborer l’outil de suivi des soins intrapartum dont le partogramme de 2ème génération ;
  • Rendre disponible les services d’auto soins ;
  • Améliorer la qualité des données en harmoniser les données disponibles dans DHS2 (PNSR et DSNIS) ;
  • Promouvoir la méthode mère Kangourou à échelle nationale ;
  • Renforcer la coordination intersectorielle (PNSR, PNLS) pour aller vers la ligne droite de la triple élimination de VIH, Hépatite et Syphilis de la mère à l’enfant ;
  • COUSP : instaurer le mécanisme de coordination selon les recommandations de l’OMS COUSP/PEV ;
  • Disséminer à tous les niveaux les directives de continuité des services SRMNIA dans le contexte de COVID 19 ;
  • Tous les programmes : mettre en œuvre les interventions phares pour accélérer la réduction de la mortalité maternelle et néonatale au Burundi.

Des recommandations, si, elles sont prises en compte par toutes les parties prenantes, augureront d’une nouvelle ère plus prometteuse pour la santé des mères et des nouveau-nés au Burundi.

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